Miranda Nisenson
- Mathilde Herbinier
- 28 avr.
- 2 min de lecture
Ma pratique céramique actuelle orbite autour de deux axes principaux: l’amour du geste répétitif et celui de l’imaginaire. Au sein de mes deux collections, ces deux aspects se manifestent différemment.
Cependant, il s’y trouve une même ritualisation de certaines étapes du processus de fabrication, soit le façonnage pour l’une et le décor pour l’autre.
Chez les Typiques, c’est par les variations issues de la répétition infinie d’un geste que naissent des pièces à la fois vivantes et anachroniques; des objets qui, tout en étant fonctionnels, sont porteurs d’une certaine magie par le simple fait qu’ils existent. Inviter l’étrange au quotidien est pour moi une des forces du travail de l’argile.
À travers les motifs qui ornent les pièces de la collection Dînette, j’explore la puissance expressive des formes et de la composition. Par le dessin, j’aborde un processus au fil duquel je me crée une symbolique personnelle, une mythologie ludique. Par la qualité ornementale des motifs de ces pièces, je m’identifie à mes aïeules, dont plusieurs étaient brodeuses; le tournage me rapproche par ailleurs d’une tradition artisanale, offrant un canevas de douceur qui interagit avec une composition irréfléchie et imparfaite. Cette exploration intuitive du motif est l’un des moteurs de la collection Dînette: une rencontre entre la grand-mère et l’enfant qui habitent en moi. De cette rencontre, je ne cherche pas à transmettre un discours, un message – je tiens à un certain mystère, même pour moi, dans mon travail – plutôt, l'objet devient évocateur d’un moment intérieur qui a la capacité de résonner chez d’autres.
Enfin, je cherche à m’approprier les techniques et les codes d’une pratique traditionnelle de la céramique dans un processus au sein duquel je m’incline face à l’imaginaire.
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