Marie-Ange Samon
- Mathilde Herbinier
- 7 mai
- 2 min de lecture
Ma démarche est celle de beaucoup de mes contemporains, mal à l’aise dans un monde en perpétuel mouvement où tout est incertitude, je cherche mon inspiration dans mes racines, dans la mémoire sacrée universelle. C’est pour moi un ressourcement vital, une quête d’identité. Les lieux dont je m’inspire sont chargés de symboles et me donnent des points de repère, d’ancrage. Par des bribes de mythes, des fragments de pensées, des ébauches de récits, je souhaite créer un espace de rêve.
Nos vies ne paraissent avoir de sens que si elles gardent contact avec un dehors infini, obscur, mystérieux duquel nous provenons et vers lequel nous nous dirigerons. L’histoire s’emballe sous nos yeux et nos mentalités parviennent difficilement à suivre, déstabilisés nous recherchons le sacré, des temps forts, des espaces intenses.
Je porte en moi pendant des jours, parfois des semaines, la conception de mes pièces. Je travaille sans esquisse, sans dessin, en quelque sorte sans filet. Les formes et les couleurs se répondent ou se mêlent avec précision, les détails décoratifs ont aussi une fonction d’équilibre presque physique.
Je suis fascinée par la transformation de la terre, la rouler, la plier selon mes désirs, forge des liens entre la céramiste et la matière. À l’aide des mouvements de mon corps je modèle la terre, lui donnant mes contours, créant mon paysage intérieur, mes demeures imaginaires.
Le côté symbolique du bateau est un sujet qui revient fréquemment dans mon travail, bateau-univers, bateau-refuge, bateau-sacré, bateau-intemporel, jonction entre le ciel et la terre, l’extérieur et l’intérieur.
J’aime la terre à cause de sa mémoire qui véhicule à travers les siècles une part de la pensée des céramistes. Fragments de poterie ancienne retrouvés au cours d’une promenade, voyage dans le passé, voyage dans une vie, une énergie, une créativité. Continuité, permanence, fil conducteur, recherche d’un centre, du centre.
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