Virginie Crête
- ab-lambert
- 10 mai 2022
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 23 mars
La fragilité a ses raisons.
Artiste céramiste depuis une dizaine d’années, je façonne l’argile comme on apprivoise l’imprévisible. Ce médium, profondément vivant, m’entraîne dans un dialogue intime où textures et contrastes s’entrelacent pour révéler cette chose insaisissable que l’on nomme l’imprédictibilité. De cette exploration des possibles émergents des formes guidées par une intuition presque organique. Sous ma pointe sèche, les lignes et les motifs se révèlent, tantôt gravés sur la matière crue, tantôt à travers la délicate couche de terre sigillée colorée qui enveloppe mes pièces.
Mes créations s’inscrivent dans ce que j’aime appeler de la Poterie Laurentienne : une
poterie nourrie par la flore, les paysages et mon quotidien à Sainte-Adèle. Inspirée par la nature qui m’entoure, je grave sur l’argile des empreintes, empruntant à la botanique et à des fragments immortalisés en photographie macro. Chaque pièce est une rencontre entre la mémoire du geste et la force de l’instant, une histoire racontée par la matière elle-même à travers des petits récits du sensible.
Mon travail avec l’argile a été profondément nourri par l’apprentissage et les échanges
précieux avec Lyse Fleury, potière renommée et mentore dont l’influence dépasse
largement les aspects techniques du médium pour toucher à l’essence même de ma
pratique. C’est auprès d’elle que j’ai appris à ressentir profondément le caractère vivant et imprévisible de ce médium. Ensemble, nous avons partagé cette humilité face à une vérité fondamentale : la pièce maîtresse n’est jamais celle que l’on façonne, mais bien la terre elle-même. Ainsi, ma pratique s’articule autour d’une quête de l’équilibre entre la nature et la matière, entre le prévisible et l’imprévisible. À travers l’intuition et l’exploration, je rends hommage à cette relation intime où l’argile, ce médium de la lenteur, a toujours le dernier mot.
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