Prendre le temps.
Le rythme lent et serein du façonnage me fait du bien.
C’est un beau mot « façonner ». La façon. Le travail qui met en œuvre une matière.
Je façonne des cucurbitacées, c’est une douce obsession.
Hubbard, Musquée, Poivrée, Delicata, ...
Gobelets, assiettes, bols, ...
Je récolte quelques autres variétés au passage.
Pommes, aubergines, ...
L’abondance offerte par ces fruits m’enivre.
La cueillette donne lieu à une danse à trois.
Le fruit, la terre et moi.
Répétition de drapés uniques.
Je sais la relation éphémère, à un moment il faudra manger le fruit;
avant qu’il ne se gâte.
Il en restera des contenants d’argile;
contenants qui raconteront des histoires.
Des histoires de terre.
Sol nourricier.
J’ai grandi sur des sols d’ocres et de latérites.
J’en ai gardé le goût des couleurs.
Les grès ferreux et leur vibrante palette.
La terre me guide.
J’y puise l’inspiration lorsque les fruits ne sont pas mûrs.
Et dans l’attente,
pots pincés et colombins; des bouteilles.
D’autres contenants se façonnent.
Au tour, des formes régulières, lisses.
Sans m’éloigner de ce qui anime ma pratique, la diversité des techniques donne le rythme.
Mon panier se remplit.
Et la récolte est à nouveau là !
De nouvelles idées germent,
et je sais que mon panier ne sera jamais vide.
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